Différencier pour redonner confiance aux plus faibles

, par Virginie Tabellion

En bref

Problématique : Comment inclure en 3ème LV2 les élèves de niveau fragiles dans les tâches de compréhension de l’oral et d’expression orale ?

Classe concernée par l’expérimentation : 3ème LV2

Contexte des activités mises en œuvre : Je travaille avec ce groupe sur une séquence intitulée « Sprachen lernen. Wie und wozu ? » dont le projet final prévoit la rédaction d’une lettre de motivation pour participer au programme Voltaire ou Brigitte Sauzay. Le parcours proposé aux élèves est le même pour tous, mais afin de tenir compte de la diversité des élèves, les tâches qui leur sont attribuées lors de certaines activités ou les outils qui leur sont donnés diffèrent. En effet, certains élèves relèvent déjà du niveau B1 tandis que d’autres relèvent plutôt du niveau A2 voire A1 alors qu’ils ont tous débuté en même temps.

Mise en œuvre

1. La première différenciation pédagogique concerne la compréhension de l’oral. Les élèves écoutent l’interview de deux jeunes Allemands qui ont participé à un programme d’échange. Ils doivent ensuite compléter une grille d’écoute : « Vorname ; Austauschprogramm ; Dauer ; Was hat ihnen gefallen ? ; Was hat es ihnen gebracht ? » Les élèves de niveau A1-A2 doivent répondre aux trois premières questions, qui relèvent plus du repérage de mots ou groupes de mots tandis que les élèves de niveau B1 doivent répondre aux deux dernières questions pour lesquelles il s’agit de comprendre plusieurs phrases et de prendre des notes sur ces différents éléments.

J’utilise fréquemment la pédagogie différenciée en compréhension de l’oral avec ce groupe, car les élèves de niveau A1-A2 ont tendance à « se braquer » lorsqu’ils doivent faire une compréhension de l’oral : avant que je ne procède ainsi, ils pensaient qu’ils ne comprenaient de toute façon rien à l’enregistrement et attendaient donc passivement la fin de l’écoute et la correction sans chercher à répondre à la moindre question. Depuis que les tâches sont différenciées dans cette compétence langagière, ils sont actifs et font les tâches attribuées. Ils se sentent plus en confiance.

2. La deuxième différenciation pédagogique à laquelle je procède dans cette séquence concerne une activité d’expression orale en continu. Les élèves doivent répondre à la question : « Würdest du gern an einem Austausch-Programm teilnehmen ? Warum ? Warum nicht ? ». Pour réaliser cette tâche, les élèves sont amenés à exprimer le souhait à l’aide du subjonctif II (Ich möchte, ich würde gern) introduit préalablement avec un exemple de phrase pour chaque structure. Par ailleurs, cela leur permet de réactiver l’expression de la cause (weil, denn, nämlich) et du but (damit, um… zu) abordées lors des séances précédentes. Ils peuvent également réutiliser tout le lexique vu en amont au cours de cette séquence. Comme à l’accoutumée, ils sont autorisés à écrire leurs arguments sous forme de mots-clés sur leur brouillon, mais ils n’ont pas le droit de rédiger des phrases entières. Toutefois, aux élèves de niveau A1-A2, je donne un polycopié synthétisant les différentes expressions de la cause et du but et les structures qui les accompagnent. Sur cette fiche, ces élèves ont le droit d’écrire une phrase d’exemple pour chaque mot de liaison et ils peuvent dans un premier temps s’appuyer sur ces phrases pour leur production orale. Mais dans un deuxième temps, ils doivent, comme les élèves de niveau B1 qui ont été capables de réutiliser les structures sans support, ne s’exprimer qu’à l’aide des mots clés.

J’ai procédé ainsi car, en général, les élèves de niveau A1-A2 ont tendance à oublier les structures vues précédemment ou à les confondre. Par conséquent, dans ce type de situation, ces élèves restent silencieux ou parlent en français entre eux en disant qu’ils ne savent rien. Passer par une courte phase écrite visant à remobiliser les structures avant l’expression orale les rassure, leur permet au préalable de fixer leurs idées et de mieux organiser leur propos. Avec cette aide, ils deviennent actifs comme les autres et prennent plus aisément la parole.

Bilan

Avec cette différenciation pédagogique, les élèves plus faibles ont repris confiance et sont devenus plus actifs en compréhension de l’oral. Les élèves de niveau B1 se sont vus attribués des tâches correspondant à leur niveau, ce qui a continué à les motiver et à les faire progresser.

Informations sur l’auteur

 Nom du professeur : Virginie Tabellion
 Etablissements : Lycée Montesquieu et Collège Jean Vilar Herblay

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