Différencier pour développer la compétence linguistique de tous

, par Gaby Gurnik

En bref

Problématique : Comment réaliser et évaluer une tâche finale en tenant compte des marges de progression de chacun, des plus faibles aux plus forts, et en les rendant tous acteurs de leurs apprentissages dans une dynamique de groupe collaborative ?

Mots-clés  : Apprentissage collaboratif, stratégies d’apprentissage, appropriation différenciée des connaissances linguistiques, développer les compétences de tous les élèves en expression orale en continu, renforcer la motivation de tous les élèves en suscitant le plaisir d’apprendre, auto-évaluation, évaluations formative et sommative différenciées

Classe concernée par l’expérimentation : cinquième composée de 26 élèves

Contexte des activités mises en œuvre :
La classe est hétérogène. Le collège est classé REP, beaucoup d’élèves gèrent mal et le matériel et le travail à fournir. L’essentiel doit être fait en classe. La majorité des élèves a su garder beaucoup de motivation pour les activités orales. Dans l’activité langagière majoritairement concernée par cette séquence, à savoir l’expression orale en continu, on peut considérer qu’une élève relève du niveau A2+, deux élèves du niveau A2, onze élèves du niveau A2-, neuf élèves du niveau A1+ et trois élèves produisent très peu et sont en grande, jusqu’à très grande difficulté.

La salle de classe est aménagée en cinq ilots pour l’année, à savoir des ilots de six places et un ilot complémentaire de quatre places. Les groupes se sont constitués par affinité d’abord, puis, le professeur a veillé à l’hétérogénéité des groupes.

Mise en œuvre

Sensibilisation ludique à l’expression de l’ordre en allemand au sein de groupes hétérogènes

La première séance a pour but d’introduire l’impératif sous forme de jeu. Tout d’abord, la salle de classe est décrite avec tout ce qu’elle comporte comme objets (Fenster , Lampe, Tür, Stifte, etc.) et nous associons un verbe à chacun des éléments (aufmachen, anmachen, geben, ..). Les élèves travaillent ensuite en groupes et formulent des phrases à l’impératif à la deuxième personne du singulier et du pluriel. Le jeu auquel ils se préparent consiste à donner des ordres aux autres groupes et chaque élève sollicité pourra alors s’adresser à un seul du groupe adverse comme à plusieurs. Le groupe se met d’accord pour définir un ordre de passage pour la formulation des injonctions et le jeu d’échange en classe peut commencer : le groupe qui réalise dans un temps limité tous les ordres donnés remporte le plus de points. Chaque élève du Groupe A, par exemple, donne un ordre au groupe B en interpellant à chaque fois l’élève concerné. La formulation de l’ordre et son exécution par l’équipe adverse sont limitées dans le temps. Si l’équipe B n’agit pas dans le temps imparti (20 secondes), l’équipe C ou D peuvent récupérer le point. On peut éventuellement associer une petite production orale à la compréhension des ordres (Ja, ich mache das Licht an.) et alors envisager d’attribuer des points à cette production, par exemple en points bonus. L’équipe qui a mal formulé un ordre perd un de ses points. Le jeu stimule le travail en équipe et met en avant la compétition. Le nouveau fait de langue reste cependant au centre de la réussite du groupe. Le travail au sein de chaque groupe et l’interaction entre les différents groupes contribuent à fédérer les efforts de tous en expression et en compréhension, car chaque élève est responsable individuellement d’une production orale, est amené à devoir comprendre un des ordres de l’équipe adverse. Pendant les joutes, le professeur circule et se tient à la disposition des groupes. Mais l’élaboration des ordres ainsi que la correction est prise en charge par le groupe dans le cadre d’un apprentissage entre pairs. Les plus faibles acceptent facilement la correction des élèves plus forts qu’eux au sein du groupe et certains peuvent même entièrement se laisser guider. Se pose alors la question de l’autonomie qui n’est pas stimulée pour tous. Mais ce passage par la répétition et la mémorisation d’un énoncé formulé par un autre élève permet tout de même aux faibles de produire une phrase à l’impératif et d’assimiler ce fait de langue dont la règle de formation est bien visible sur chaque table, outre la trace écrite au tableau.

[...]

Vous trouverez toute la mise en œuvre de l’activité dansl’article intégral, téléchargeable en format pdf.

Bilan

Ce fut une expérience gratifiante pour les élèves et pour le professeur. Les plus faibles ont trouvé un moyen de réussir brillamment, ont eu l’impression de gérer leur apprentissage, d’évaluer leur niveau pour ensuite s’investir dans la tâche finale, le travail en équipe en amont a favorisé l’apprentissage de chacun par l’échange et travail collaboratif.

Informations sur l’auteur

 Nom du professeur : Gaby Gurnik
 Etablissement : collège Gabriel Péri à Bezons

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