Dossier thématique : « Entraîner et évaluer la compréhension de l’écrit »

La compréhension de l’écrit au service du rap

, par Nicole Durot

En bref

  • Domaine de travail : La compréhension de l’écrit au service du rap
  • Problématique : L’objectif était d’aboutir à une « mise en voix en rap » du poème, mise en voix qui s’est faite avec un accompagnement musical. En effet, il y avait plusieurs musiciens dans cette classe. De plus, nombreux étaient les élèves qui aimaient chanter.
    C’est donc un travail interdisciplinaire qui a été réalisé, la collègue d’éducation musicale ayant participé au projet.
    D’autre part, ainsi que les différentes phases le mettront en évidence, il a été fait appel aux autres activités langagières
  • Classe  : Le projet a concerné 25 élèves de 4ème bilangue, tous inscrits en section européenne.
    Ils avaient un niveau A2 pour la plupart, certains avaient un niveau A2+. Quelques élèves présentaient quelques fragilités en expression, qu’elle soit orale ou écrite.
    Ce sont quelques spécificités du niveau B1 qui ont été visées, notamment la compréhension de l’implicite.
  • Contexte de l’activité de lecture : Il s’agissait d’amener les élèves à faire du rap à partir du poème die Post, de Wilhelm MÜLLER, après avoir mis l’accent sur la CE.
    Le travail a été fait essentiellement lors de séances en plénière.

Mise en œuvre

Inscription de la compréhension du poème dans la séquence et déroulement des différentes activités proposées.

Die Post – Un des poèmes du cycle Die Winterreise
Wilhelm MÜLLER (1794-1827)

Von der Straße her ein Posthorn klingt.
Was hat es, daß es so hoch aufspringt,
Mein Herz ?

Die Post bringt keinen Brief für dich :
Was drängst du denn so wunderlich,
Mein Herz ?

Nun ja, die Post kömmt aus der Stadt,
Wo ich ein liebes Liebchen hatt,
Mein Herz !

Willst wohl einmal hinübersehn
Und fragen, wie es dort mag gehn,
Mein Herz ?

1- Entraînement à la CE à partir d’une brève biographie de W. MÜLLER.
Il m’a semblé indispensable de présenter rapidement le poète. En effet, l’époque à laquelle il a vécu est déterminante quant au mode de communication : les lettres étaient acheminées en chaise de poste.

2- En un deuxième temps, il a été procédé à l’introduction du thème du poème (oral en
continu et en dialogué) : nous nous sommes interrogés sur les différentes façons de communiquer de nos jours avant de nous demander si W. Müller pouvait également communiquer ainsi. La lettre a pu être retenue par élimination. Cette phase, comme la suivante, a été l’occasion d’un approfondissement lexical avec trace écrite et élaboration d’un « dictionnaire visuel ».

3- Le voyage d’une lettre de nos jours et au début du XIXème siècle a ensuite été
retracé , les différences ont été mises en évidence. Ce travail a été fait à l’oral dans le cadre d’un échange en plénière. Il a été à l’origine d’un approfondissement lexical don,t les élèves ont eu une trace écrite.

4- Le poème ayant été mis en musique par F. SCHUBERT, les élèves ont vu les vidéos
de deux interprétations du Lied par T. Berganza et D. Fischer-Diskau. L’exercice de compréhension de l’oral a été quelque peu difficile (il n’est pas toujours aisé de comprendre une langue chantée), les élèves ont néanmoins fait des remarques, pu formuler des hypothèses et dire ce qu’ils avaient compris.

5- J’ai ensuite procédé à la lecture du poème, les élèves ont alors approfondi le travail
de compréhension de l’oral. Ils ont eu à restituer le contenu compris en français.

6- Ce n’est qu’après que les élèves ont disposé du texte.
Après avoir brièvement constaté la composition du poème, ce qui fut l’occasion d’aborder le lexique spécifique de base de la poésie, c’est à la compréhension de l’écrit que nous nous sommes consacrés.
Les entraves lexicales ayant été levées lors des étapes 2- et 3- (qui furent notamment l’occasion d’introduire le « Posthorn »), la compréhension de l’explicite a été aisée. C’est en allemand à présent que les élèves ont pu compléter ce qui avait été proposé à l’étape 5.
C’est à l’implicite que nous nous sommes ensuite intéressés. L’accent a été mis sur les sentiments du personnage. Des hypothèses ont été formulées : pourquoi n’a-t-il pas reçu de lettre ? Pourquoi le prétérit est-il utilisé (« ein Liebchen hatt ») ? Cette phase de compréhension a été accompagnée d’un approfondissement lexical, avec trace écrite également.

7- Les élèves ont alors réalisé une lecture rythmée lors de laquelle ils ont eu à respecter
les syllabes accentuées. Ils ont ensuite souhaité chanter ce Lied à l’unisson.

8- Ils ont appris le poème et l’ont récité par la suite en respectant le rythme.

9- Enfin, c’est en cours d’éducation musicale que le reste du travail a été fait. Les élèves
musiciens ont été impliqués (basse, piano, batterie, hautbois, guitare notamment). Les strophes étaient « rappées » par des solistes, le refrain « Mein Herz » (répété plusieurs fois) dit par l’ensemble de la classe.

Bilan

Si l’objectif était une mise en voix avec accompagnement musical, la compréhension de l’écrit était une étape indispensable. Les élèves ne pouvaient se livrer à une telle interprétation que s’ils s’étaient approprié le contenu avant d’apprendre le poème.

De plus, cette interprétation a pu être donnée dans le cadre d’un concert. Les élèves de cette classe bilangue avaient appris d’autres chants en allemand et en anglais dans le cadre du cours d’éducation musicale.

Nicole Durot -
Collège Claude Debussy
St Germain en Laye (78)

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